Un poète de la terre d’Occitanie vous parle à l’Âme

vendredi 9 octobre 2015 à partir de 18h30
la Librairie s’enivrera de la belle langue occitane
traduite ensuite en français
pour encore mieux apprécier l’original

« A quicòm pròche » (À peu de chose près »)
de Frederic FIJAC
(Frédéric FIGEAC)

Aux éditions Jorn


Fred Cerisola Lodeva

« Ni per me tàiser, convidi totas las lengas, totas las carns »

« Et j’ai beau me taire, j’invite encore toutes les langues, toutes les chairs »

 

Frederic FIJAC (Frédéric FIGEAC) donne le ton avec sa phrase fondatrice

 

 


En compagnie de Joan Pèire TARDIU, 
Son ami poète et voisin de fleuve.
Frédéric ne se taira pas et partagera dans ses deux langues les mots qui le pétrissent.
Tous deux nous « conteront » l’histoire de cette reconquête en occitan des images et du monde.
Ils en débattront avec leurs amis et les amoureux des mots.

Frédéric Figeac dédicacera son recueil au cours de la soirée

Une soirée du dire beau et vrai à ne pas manquer!


Pour mieux connaître « Frederic FIJAC », voici un peu de son histoire et de sa biographie :

Frédéric Figeac, administrativement né à Paris, voit le jour à Bardille, sur le Causse de Daglan.
« Le monde entier, de Montfaucon à Castelnau » coule sous sa fenêtre.
Il recouvre l’occitan entre Toulouse et Montauban. Amours, lectures, rencontres : l’univers se dilate et la langue se cherche.
Instituteur, il entame sa carrière en classe unique, à l’école de Bufavent… C’est là, en Agenais, qu’il replonge dans la géophonie de son enfance.

Après avoir couru les traverses, l’écriture se risque au grand jour des revues littéraires occitanes. Le premier recueil, « La fabrica de petaç », paraît en 2008. Lectures et festivals permettent alors à la voix de se livrer en public.
En 2012, il accepte de prendre la suite de Jean-Pierre Tardif à la rédaction de la revue ÒC
A l’été 2015, les éditions Jorn publient « A quicòm pròche ».

Maître en section occitane depuis plus de vingt ans, il explore avec ses élèves bilingues ces lisières où s’entremêlent écriture poétique et création plastique. Certains projets plus accomplis sont accueillis par des revues (« Zodiac d’òc » – les cahiers Max Rouquette n° 7 – 2013) ou des sites, dans le cadre d’expositions virtuelles (L’oiseau de feu du Garlaban, du poète Jean-Luc Pouliquen – avril/mai 2012 et septembre 2013).

À peu de chose près

Ecrire, oui, afin de façonner le silence du monde. Mais sans oublier qu’il nous faut faire à moitié avec le sensible.
Voilà peut-être où se tient la légitimité de l’image : dans cet être-là qu’on cherche à ébruiter. Et le « poème » ne serait rien de plus que cette tentative de se mesurer à tout ce que nous objecte le monde dans son élan. Sans être bien sûr qu’il y ait quelque chose à entendre, une façon d’aventurer le langage. De l’aventurer dans le flux.
Ce qui se joue alors, ce n’est pas tant de découvrir la vérité – ni même une vérité – que de saisir une tonalité irréfutable, et qui s’accorde avec l’instant. A peu de chose près…

2008      La Fabrica de Petaç,  chez Novelum
2009      Lo solelh barona descauç – Anthologie – « Messatges », chez IEO edicions
2009      Anthologie « Voix de la Méditerranée » – Lodève, chez Clapas
2011       Anthologie « Voix Vives » – Sète, chez Bruno Doucey
2011       Camins dubèrts – Anthologie de poésie contemporaine, chez Letras d’Òc
2015       A quicòm pròche, chez Jorn


 Ce qu’en disent les éditeurs :

La poésie peut être une réponse à l’énigme de l’enfance. Frédéric Figeac médite sur la nature du présent où surnagent, telles des « rebuts de surface », les membres épars de l’enfant que nous fûmes, ces sensations persistantes jusqu’à l’obsession ou fugitives comme l’éclair qui remontent du fond de notre temps personnel. Sa poésie investit trois éléments, trois lieux pour lui fondateurs : le fleuve, la ferme paternelle et le bois. Ces reliefs de passé vivant dans l’aujourd’hui sont autant de fragments d’une expérience à l’orée des mots : « l’enfant chantonne encore en toi au cœur de la brume ». Ils sont évoqués avec une émotion discrète : émoi d’adolescent prenant le ruisseau pour confident (« Éclaboussé de libellules, droit au ruisseau me menait la sève »), fascination pour les galets de la rivière propre aux Petits Poucets que sont tous les gamins (« Dans le limon d’un cœur/ Que germent ces cailloux… »), amitié fusionnelle des arbres, frênes ou charmes (« Depuis l’enfance, nous fraternisons dans cette solitude où nichent les fantômes »), extase cosmique qui relie l’homme au monde et l’adulte à l’enfant (« Où est-il maintenant, ce luxe inestimable…/ D’un corps/ Qui se tend/ Sur le causse étalé de tout son long »).

Cette rêverie ontologique et sensuelle s’exprime dans des sortes de versets, unités conceptuelles soigneusement cadencées, dont la longueur variable épouse « à peu de chose près » le rythme de la pensée, tantôt fulgurante ou sentencieuse, tantôt méditative. Le titre annonce proximité et approximation. Grâce à cette forme poétique, Frédéric Figeac nous introduit dans un univers nostalgique et recueilli, qu’il nous livre avec retenue. On est séduit par une fascinante profondeur de réflexion, par des émotions déchirantes de tendresse et des sensations lumineuses jaillies du passé, comme cet hymne superbe à la carotte cueillie par la mémoire dans un jardin perdu : « Au cœur d’une carotte, croquer le sacré tout cru, tout sucre… »

La poesia pòt èsser una responsa a l’enigma de l’enfança. Frederic Fijac medita sus la natura d’un present ont subrenadan coma de « bordufalha » los membres espargits de l’enfant que foguèrem, aquelas sensacions persistentas fins a l’obsession o fugidissas coma lo liuç, que remontan del fons de nòstre temps personal. Sa poesia investís tres elements, tres luòcs per el fondadors : lo flume, la bòria pairenala e lo  bòsc. Aquelas sòbras del passat vivent al jorn de uèi son tant de tròces d’una expriéncia a l’òrle dels mots : « e mai enquèra canturleja per las brumas lo mainatge en tu ». Son evocadas amb una esmoguda discrèta : esmai d’adolescent que pren lo riusset per confident (« Enregisclat de domaisèlas, de pos al riu me menava la saba »), enclausiment pels còdols del riu, pròpri als Ponhetons que son totes los manits (« Per la saula d’un cur/ Que grelhen los calhaus… »), amistat fusionala dels arbres, fraisses o calpres (« Dempuèi l’enfància nos afraira, aquela solesa qu’i anisan las trèvas »), extasi cosmica que religa l’òme al mond e l’adulte a l’enfant (« Ont es ara, aquel luxe inestimable…/ D’un còs/ A se tibar/ Espatarrat pel causse »).

Aquela pantaissada ontologica e sensuala s’exprimís dins de menas de versets, unitats conceptualas cadençadas amb suènh, que lor longor variabla esposa « a quicòm pròche » lo ritme de la pensada, quora folzejanta o sentenciosa, quora meditativa. Lo títol anóncia proximitat o aproximacion. Gràcia a aquela forma poetica, Frederic Fijac nos dona la clau d’un univèrs de languison e de reculhiment, que nos liura amb retenguda. Sèm seduches per una emmascanta prigondor de soscadissa, per d’esmogudas esquiçantas de tendrum e de sensacions lumenosas giscladas del passat, coma aquel imne supèrb a la carròta culhida per la memòria dins un òrt perdut : « Al cur d’una carròta, cruscar lo sacrat tot crus, tot sucre. »