N’oubliez pas : Gilles Marchand à Livresse!

LIBRAIRIE LIVRESSE
Vendredi 9 mars 2018
de 18h à 20h

 Rencontre – Dédicace avec
Gilles Marchand

L’écriture « fantasque » mais tellement construite, sur le fond comme dans la forme, de Gilles Marchand, s’est initiée  dans d’étonnantes et scintillantes nouvelles. Avec ces deux premiers romans, Gilles Marchand accède au modèle littéraire par excellence : celui d’une voix intérieure qui personnalise autant qu’elle universalise ses réflexions dans et par son écriture.

Livresse s’est déjà fait l’écho de sa stupéfaction première à la lecture de l’histoire « racontée » par Gilles Marchand, puis de cette belle intranquillité qui suit la compréhension, ou tout au moins la réception intérieure de ce qui se dit par cette voix qui vient du plus profond de notre humanité partagée avec l’auteur.
Pour consolider, confirmer et compléter notre enthousiasme,  c’est avec plaisir et conviction que nous vous offrons la lecture des magnifiques critiques de nos confrère et consoeur de Charybde sur les deux romans de Gilles Marchand. C’est de la plus belle façon qu’ils ont dit la poésie inhérente et indispensable au « projet littéraire » comme à « l’appréhension » de la vie par les personnages et par les lecteurs.

« Gilles Marchand nous avait déjà montré dans ses nouvelles, tout particulièrement dans « 90 Watt » (« Terminus », 2015), dans « Deux demi truites » (« Version originale » 2013), dans « Les chaussures qui courent vite » (« Temps additionnel », 2012), dans « Un café et une guitare » (« Douze cordes », 2010), ou dans la sublime « Le premier tour » (« Jusqu’ici tout va bien », 2013), le talent rare dont il dispose pour extraire d’un quotidien d’abord anodin un énorme potentiel onirique et une profondeur qui appartiennent en propre à la littérature.

Et c’est  « ….sous le double signe du poème et de la cicatrice que se place d’emblée résolument le premier roman « solo » de Gilles Marchand, Une bouche sans personne, publié en septembre 2016 par les éditions Aux Forges de Vulcain, un an et demi après son beau «Roman de Bolaño » écrit au Sonneur en collaboration avec Éric Bonnargent. »

« Avec cette « Bouche sans personne », il nous offre, en 250 pages, l’un des plus beaux et des plus redoutables enchâssements que j’ai pu lire, usant d’un récit intime et captivant comme d’un véritable joueur de flûte nous emmenant ressentir au plus près ce que fait la poésie au monde, et à chacune et chacun d’entre nous, dans la joie comme dans la douleur. »
Charybde 2

« Au-delà de l’éloge de la différence et des amitiés improbables d’une émouvante tendresse qu’il partage avec le «Requiem des aberrations» d’Yves Gourvil, le premier roman de Gilles Marchand( ….) évoque la mue d’une chenille en papillon, l’histoire d’un personnage gris muraille qui grâce à la fantaisie prend une teinte lumineuse, tout en dévoilant une histoire terriblement noire.

Confession émue et singulière, hantée par la voix de Zeno du roman d’Italo Svevo, habitée des échos des œuvres de Boris Vian et de Romain Gary, «Une bouche sans personne» entre en résonance lointaine avec «Le théâtre des oiseaux» de Christophe Ségas, et bien sûr avec les nouvelles de Gilles Marchand découvertes avec bonheur dans les recueils des éditions Antidata, et orchestre une fable oxygénée par des bouffées de rêveries surréalistes, pour dire l’indicible de manière profonde et aérienne (ce qui vous le reconnaîtrez relève de la prouesse). »
Charybde 7


« Lorsque la différence, visible ou invisible, devient le moteur fantastique d’une ardue lecture poétique du monde.

Gilles Marchand dispose d’un redoutable moyen d’engendrer de la fiction poétique passionnante : il sait donner littéralement vie à certaines métaphores saisissantes.

Avec ce « Un funambule sur le sable », publié en septembre 2017 chez Aux Forges de Vulcain, la phrase sibylline et imagée « avoir un violon dans la tête » ouvre une porte discrète, secrète, vers une double dimension fantastique et sociale d’abord simplement  impensable.

À partir de cette spectaculaire donnée fantastique isolée – ou plutôt, de cette bizarrerie incompréhensible par la médecine -, le narrateur entame un poignant et subtil apprentissage de la différence sous plusieurs des formes qu’elle peut prendre, depuis le cercle familial jusqu’aux premiers pas de scolarisation (tardive – par prudence), puis dans les méandres de la socialisation dans son ensemble, jouant sur les nuances de l’altérité invisible (et purement intérieure) ou visible (lorsque le violon secret, bien confiné dans sa boîte crânienne, se fait entendre des autres – ou lorsque prend forme le personnage de l’ami Max, affligé d’un handicap permanent qui le fait boiter).

Le ton adopté par Gilles Marchand dans ce récit à la première personne se maintient avec grâce sur une étroite ligne d’équilibre, où l’anormal, l’impossible et le fantastique, soigneusement conservés, d’abord, dans l’anecdotique, ne perturbent que modérément la société environnante, ligne d’équilibre symbolisée par le fait, notamment, que la présence secrète du violon est moins dérangeante que son usage pour parler publiquement aux oiseaux – menaçant d’opérer le glissement social de la différence à la folie.

Poignante réflexion feutrée sur la nature intime et sociale du handicap et de la distinction, « Un funambule sur le sable » développe au fil des pages sa magie particulière en laissant subrepticement le réel être contaminé par le fantastique, le merveilleux et l’étrange, multipliant doucement les indices et les traces de cette pénétration de la différence, socialement acceptable ou non, dans le quotidien. On laissera la lectrice ou le lecteur découvrir pas à pas les modes et les formes de ce superbe glissement vers l’absurde intégré au monde, en une poésie parfois tragique du quotidien qui évoque par moments la « Magie dans les villes » de Frédéric Fiolof.

Offrant un rôle naturellement essentiel à la musique dans l’appréhension de la société et de l’intime, avec ou sans le violon central du récit, Gilles Marchand glisse en un dosage subtil les ingrédients d’une potion beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît d’abord, distillant les secrets familiaux potentiellement dissuasifs, les méandres de l’amitié et de l’amour, et les nombreuses facettes de la bizarrerie, des plus anodines en apparence aux plus structurellement déstabilisantes. Car il faut bien inventer la poésie qui permette de vivre dans un monde qui n’est pas fait pour nous, sans s’y liquéfier. »
Charybde 2

C’est donc avec un immense plaisir que nous accueillons Gilles Marchand
le vendredi 9 mars prochain à Livresse.
Sans aucun doute, ce sera une soirée exceptionnelle!