Petit rappel : L’Homme qui répare les Femmes – Livresse à L’Utopie et au Liberty

REGARDS SUR L’AFRIQUE
Mercredi 14 et Jeudi 15 Décembre 2016
L’Utopie à Ste Livrade
et le Liberty à Monsempron-Libos

reçoivent Colette Braeckman
auteure du livre et co-réalisatrice du film
« L’HOMME QUI RÉPARE LES FEMMES »
Le combat du Docteur Mukwedge
 

Partenaire de ces deux séances
la librairie Livresse
propose à la vente sur place 
 deux ouvrages de Colette Braeckman,
qui les dédicacera à l’issue du débat

Le médecin-chef de Panzi s’est retrouvé à deux reprises sur la « short list » des candidats au prix Nobel de la paix et en 2014.
Le Parlement européen lui a décerné le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit. Son combat a été porté à l’écran par Thierry Michel et Colette Braeckman dans un documentaire couronné de récompenses dans les festivals internationaux.

le docteur Mukwege est internationalement connu comme l’homme qui répare ces milliers de femmes, violées durant 20 ans de conflits à l’Est de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol extrêmement riche.
Sa lutte incessante, pour mettre fin à ces atrocités et dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables, dérange. Il est l’objet d’une nouvelle tentative d’assassinat, auquel il échappe miraculeusement. Menacé de mort, ce médecin au destin exceptionnel vit dorénavant cloîtré dans son hôpital de Bukavu, sous la protection des Casques bleus.
Mais il n’est plus seul à lutter. A ses côtés, ces femmes auxquelles il a rendu leur intégrité physique et leur dignité, devenues grâce à lui de véritables activistes de la paix, assoiffées de justice.

COLETTE BRAECKMAN
Spécialiste de l’Afrique pour le journal Le Soir (Bruxelles), auteur de nombreux livres, Colette Braeckman a fait du reportage de terrain, aux côtés des grandes et petites gens, sa marque de fabrique. Une authentique exploratrice des âmes et de la culture de l’Afrique des Grands Lacs. Elle est l’auteur de Rwanda et de Congo  dans la collection L’âme des peuples. L’homme qui répare les femmes est à l’origine du film qu’elle a réalisé avec Thierry Michel.

 

 

L’HOMME QUI RÉPARE LES FEMMES 

Paru en octobre 2012, le livre de Colette Braeckman en est désormais à son 5e tirage. La réédition se démarque par sa nouvelle couverture et l’ajout de deux chapitres inédits. 
Non, la haine et la violence ne sont pas inscrites dans les gènes des peuples des Grands Lacs ! Mais que penser de ces images en provenance de l’Est du Congo, de cette guerre qui a pris un nouveau visage, celui de la barbarie, de la cruauté gratuite ? Avec les femmes comme principales victimes : violées, mutilées, terrorisées.
Depuis bientôt vingt ans, Denis Mukwege, médecin-chef à l’hôpital de Panzi (Sud-Kivu), fait face à une urgence qui dure : vagins détruits et âmes mortes. Le gynécologue coud et répare. À mains nues, il se bat contre le viol, cette arme de guerre qui mine toute une société. Son combat lui vaut une large reconnaissance internationale, dont le prix des droits de l’homme en France, le prix Roi Baudouin pour le développement 2011 et en 2014, le prestigieux prix Sakharov.

Plongeant le lecteur dans ce Kivu paradisiaque devenu un enfer, ce livre doit sa force aux regards croisés de deux témoins de premier plan : Colette Braeckman, une journaliste passionnée par le Congo, qui revient d’abord sur les séquences du désastre. Un rappel historique indispensable. Elle nous invite ensuite à démêler les mobiles des seigneurs de la guerre, fait écho à la souffrance des femmes, leur rend hommage… Sa plume « trahit » sa colère, son écœurement, sa compassion. Parfois désenchantée et révoltée, mais jamais fataliste. Denis Mukwege, au premier plan, vit ces horreurs de l’intérieur. Avec lui, c’est bien sûr le médecin qui parle, mais très vite l’homme, le citoyen s’exprime. Ses réflexions complètent à merveille le récit hallucinant de l’auteur. Le résultat : un ouvrage original et puissant…

CONGO  –  KINSHASA ALLER-RETOUR

Un pays ? Pas tout à fait, tant ses frontières sont convoitées et disputées. Un continent ? Pas complètement. Un peuple ? Pas si sûr. Alors, une fresque ? Évidemment !

Le Congo est un tableau peint au rythme de l’Afrique, sur une toile immense où l’ardeur de survivre et l’ingéniosité forment les ressorts d’une naïveté apparente et si séduisante.
Le Congo est musical, il danse, il chante, il vibre quand il rit et quand il pleure, sur les rives du grand fleuve, cette artère profonde de l’Afrique remontée par des aventuriers tout droits sortis du coeur des ténèbres.
Ce petit livre n’est pas un guide. C’est un décodeur. La rumba congolaise y rythme l’amour et les folies de la vie. Le courage des femmes outragées par les guerres interminables y révèle la détermination de surmonter les décennies d’horreur. Un récit à l’image des Congolaises, rempli de leur folle énergie et ode à l’éternelle maternité de l’Afrique.

Un grand récit suivi d’entretiens avec Isidore Ndaywel (La colonisation belge a engendré un esprit de dépendance), Maddy Tiembe (Au Congo, une femme doit obligatoirement avoir des attributs) et Freddy Tsimba (Les artistes congolais sont des créateurs d’identité nationale).


Ci-dessous un résumé réalisé par France Info de l’interview du 26 octobre 2016 du Docteur Denis Mukwedge
(Pour prendre connaissance de cette interview, recopier le lien suivant : http://www.francetvinfo.fr/sante/soigner/dr-denis-mukwege-l-homme-qui-redonne-vie-aux-femmes_1891119.html)

« Le Dr Denis Mukwege est chirurgien gynécologue, pasteur pentecôtiste et activiste des droits humains. Mondialement connu pour son combat contre la barbarie sexuelle, il a notamment reçu le prix Sakharov en 2014. Dans son autobiographie intitulée « Plaidoyer pour la vie », il raconte son combat et son histoire afin que cessent ces violences insoutenables. Tout comme le font le cinéaste Thierry Michel et la journaliste Colette Braeckman dans le film « L’homme qui répare les femmes » .

« Les batailles se passent sur le corps des femmes »

Surnommé « L’homme qui répare les femmes », ce célèbre chirurgien a fondé en 1999 l‘hôpital de Panzi, à Bukavu, qui vient en aide aux femmes violées dans les conflits ravageant l’Est congolais, dans la région du Kivu, depuis plus de vingt ans.

Viols méthodiques, tirs au niveau de l’appareil génital, introduction d’objets et d’armes, femmes de villages entiers violées en une nuit… Il y côtoie ce qu’il appelle « le tréfonds de l’horreur ». « Certaines femmes ne pourront plus jamais avoir d’enfants ni de rapports sexuels », dit-il dans le film. « Dans les zones de conflit, les batailles se passent sur les corps des femmes », poursuit cet homme à la voix douce et la carrure imposante. « Lorsque la guerre se déclenche, il n’y a pas de loi, il n’y a pas de foi. Ceux qui souffrent sont les enfants et les femmes », écrit-il dans son livre.

Des viols qui traversent les générations en toute indifférence

Fils d’un pasteur pentecôtiste, Denis Mukwege trouve sa vocation à l’âge de 8 ans, alors qu’il accompagne son père au chevet d’un petit garçon mourant : « je serai un muganga (nom donné aux blouses blanches) », décrète-t-il. « Aujourd’hui, je soigne les victimes de violences sexuelles, cette idée ne m’était jamais venue à l’esprit avant que je traite le premier cas », poursuit cet homme marié, père de cinq enfants, qui a opéré depuis plus de 45.000 femmes.

Le nombre de femmes hospitalisées a légèrement baissé passant de dix par jour à sept à présent. Néanmoins, le nombre croissant de fillettes de moins de 5 ans prises en charge l’effraie. « J’ai opéré une petite fille de 8 ans qui était elle-même issue d’un viol et je me suis dis que je ne pouvais plus opérer les petits-enfants de viols. Il fallait que je sorte de l’hôpital », explique-t-il dans le film. Le Docteur Mukwege a d’ailleurs déclaré lors de son discours pour la remise du prix Sakharov au Parlement européen en novembre 2014  : « Nous avons pris du temps et de l’énergie à réparer les conséquences de la violence, il est temps de s’occuper des causes. »

Il insiste sur l’indifférence et même l’isolement dont sont victimes les femmes violées au Congo, souvent rejettées de la cellule familiale. « C’est la conséquence de l’indifférence générale. Si on met nos forces en commun, une ligne rouge conduira à la prévention », plaide-t-il, évoquant la situation des femmes syriennes « violées dans les prisons » ou des « yézidies vendues comme des petits pains » sur Internet.

Une célébrité internationale

Denis Mukwege a multiplié les discours devant des instances internationales et a reçu de nombreux prix, dont le Sakharov en 2014, et a été cité pour prix Nobel de la paix. Mais dans son pays, ce coup de projecteur n’est pas vu d’un bon œil. Menacé, il a échappé à la mort à plusieurs reprises et doit vivre sous protection permanente. « Les victimes sont condamnées à perpétuité mais leurs bourreaux ? », ne cesse-t-il de s’interroger, réclamant « un tribunal pénal international pour le Congo, à cause de tous ces crimes impunis ».

Classé parmi les personnalités les plus influentes en 2016 par le magazineTime, le Dr Mukwege exclut toute entrée en politique : « Ce n’est pas un combat pour la conquête du pouvoir. C’est un combat pour la conquête de la liberté, de la justice ». Une fois « libres » et « avec une justice qui fonctionne », les Congolais auront « la paix qui donnera un développement durable et restaurera la dignité perdue ». « En commençant par celle de la femme qui a été humiliée », espère-t-il. »